ANTOINE DULERY FAIT SON CINEMA (Mais au théâtre)
Alain Delon croise Robert de Niro, Fabrice Luchini poétise avec Louis Jouvet, Michel Galabru dialogue avec Michel Serrault… L’acteur-imitateur passe d’un personnage à l’autre et du réel à l’imaginaire...
Notation : 16/20
Ma critique : D'emblée, le comédien donne le ton. Elégamment habillé, il se jette dans l'arène avec une indéniable délectation. Ses imitations font mouche, ses textes sont ciselés et certaines gestuelles ont visiblement été étudiées avec minutie. Duléry occupe la scène avec précision, tout en jonglant avec ses personnages, sur une histoire conjuguant réel et irréel avec un charme certain. Il conquiert immédiatement son auditoire, grâce notamment à son choix de se désigner une ou deux "têtes de turc" dans le public qui vont subir ses assauts tout au long du spectacle. C'est du déjà-vu, mais cela fonctionne parfaitement. Le "chambrage" n'est jamais méchant, toujours bon enfant, et soigneusement dissimulé derrière l'identité d'un personnage qu'il aura préalablement endossée. De plus, il mélange avec soin "vieux" acteurs et comédiens contemporains, le tout avec quelquefois de jolis moments de sensibilité. Il n'y aurait donc qu'un petit reproche à faire à ce spectacle : sa durée (1h10), trop courte au goût de tout le monde. De plus, ce divertissement s'adresse plus à un public un minimum connaisseur, auquel cas nombre de ses imitations risquent de ne pas être dégustées à leur juste valeur. Néanmoins, vous passerez un excellent moment avec ce comédien qui fait preuve sur scène d'un dynamisme et d'un talent à toute épreuve.