EN LIVE AVEC LES STARS !
Cette catégorie vous permet de découvrir les stars sous leur vrai jour, et non celui qu'elles veulent bien montrer par l'intermédiaire de leur agent, leur attaché de presse, ou leur prestation dans une émission de télévision.
Pour cela, profitant de mon expérience de plusieurs années dans le domaine de l'interview, je vous propose le récapitulatif des rencontres que j'ai pu avoir avec vos acteurs ou actrices préférés, et je vous joins les interviews correspondantes.
Tout vous est relaté, sans fard ni dissimulation, et sans aucune langue de bois. Vous allez découvrir que certaines stars sont loin de l'image que l'on veut donner d'elles, que ce soit en bien ou en mal.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires pour me relater vos impressions.... Alors, bon voyage de l'autre côté du miroir...
Aujourd'hui :
Jeudi 05 mars 2015. Le Comédien doit se produire sur la scène du Centre culturel de Porto-Vecchio, à 21 heures, pour présenter son One man Show : "Antoine Duléry fait son cinéma (mais au théâtre)".
Je contacte sa maison de production qui me donne les coordonnées de son directeur de tournée. Après un échange très cordial, rendez-vous est pris à Ghisonaccia (l'équipe étant arrivée à l'aéroport de Bastia/Poretta et désirant déjeuner sur la route).
Je me rends donc à l'entrée de la ville pour les accueillir et les conduis immédiatement au sein de l'excellent restaurant "Le Gourmet", afin que nous puissions réaliser l'interview, puis prendre un repas de qualité.
L'acteur est très détendu, particulièrement cordial et, d'emblée, me lâche cette phrase sympathique : "Bon... Jean-Max, moi c'est Antoine. On va se tutoyer parce qu'on ne va pas commencer à se la raconter...". Le tout avec un sourire complice.
A peine arrivé dans la salle du restaurant, il est reconnu par une famille qui est en train de déjeuner. Le père l'interpelle immédiatement, lui dit qu'il l'adore et qu'il voudrait bien prendre une petite photo avec lui. Antoine lui répond que c'est avec plaisir, plaisante un peu, et se prête gentiment au jeu.
Puis, les propriétaires du "Gourmet" nous ayant réservé un endroit tranquille pour réaliser l'interview, nous nous installons à une table, devant un petit apéritif, et l'entretien peut commencer...
Tu viens d'une famille d'artistes. Cela a-t-il influé sur ta carrière personnelle ?
Non. Même si, effectivement, j'ai un grand-père qui était acteur, je ne l'ai jamais connu. Il est mort quand j'avais trois mois. Alors oui, j'ai un aïeul qui a fait du théatre toute sa vie, qui était très connu dans le milieu, qui en a bavé pour y arriver et qui n'était pas pour cela une star. J'ai donc grandi dans une famille d'artistes. Cependant, je ne suis pas du tout un "fils De" ! Pas du tout ! Mon père travaillait dans l'exportation.
Pour ma part, je me destinais à être dessinateur. Vers 15 ans, alors que je m'orientais plutôt vers cet art, mon père m'a dit : "il faut que tu fasses du théâtre". Je suis donc entré au cours Florent. Et ce qui est intéressant, c'est que j'ai entendu parler de mon grand-père bien plus tard, par des personnes avec lesquelles j'ai bossé, comme Jean-Paul Belmondo ou Michel Galabru, qui, eux-mêmes, avaient travaillé avec lui !
On me parle souvent de ce grand-père... Tant mieux, car je crois que c'était une personne sympathique, très drôle et bon acteur, mais moi, je suis vraiment parti de zéro. Et mon père, que j'ai la chance d'avoir encore, peut se permettre de dire : "je suis fils et père d'acteur" ! (Il sourit)
Il paraît que tu as échoué au concours du Conservatoire...
Quatre fois ! A l'époque, on pouvait le passer plusieurs fois. J'étais très avide de l'avoir ! Tu sais, quand tu commences ce métier, pour rassurer tes parents et parce que tu sais que c'est une très bonne école, et après 2 ou 3 ans de cours Florent, tu veux le Conservatoire ! Je l'ai passé à 18,19,20 et 21 ans. Je voulais absolument avoir ce putain de Conservatoire ! Et je l'ai toujours raté parce que c'était affreux, une audition de 2 minutes, presque en plein jour. J'avais un trac fou... Ce n'était pas du tout pour moi. Mais tu sais, c'est très bizarre le Conservatoire... Louis Jouvet l'a raté, Patrick Dewaere l'a raté... Et moi, le fait de le rater m'a donné des ailes ! Avec un copain qui avait aussi échoué, Christian Charmetant, on a décidé d'écrire une pièce. Cette dernière a été repérée par le metteur en scène Jean-Michel Ribes, qui l'a adorée et qui a décidé de la produire.
Suite à ça, Francis Huster est venu nous voir et nous a proposé de rentrer dans la compagnie Renaud-Barrault. J'ai ensuite fait beaucoup de théâtre avec lui, dont, entre autres, "Lorenzaccio" ou "Le Cid". C'était marrant, parce qu'il avait tout un vivier de jeunes acteurs (Clothilde Courau, Olivier Martinez, Emmanuelle Devos)... Ensuite, j'ai enchaîné des petits et moyens rôles à la télévision et au cinéma... j'ai tout fait !
Apparemment, ça a été un bien de rater le Conservatoire...
Je pense que oui. Il faut le voir comme ça parce que ça a été ma destinée. Tu sais, il y a beaucoup de comédiens qui ont réussi le Conservatoire et qui travaillent énormément, mais il y en a aussi beaucoup qui l'ont réussi et qui ne travaillent pas !
Tu crois à la destinée ?
Ah oui ! Il faut savoir transformer les épreuves de la vie en choses positives. Rater le Conservatoire nous a beaucoup ennuyés, et, du coup, on a été beaucoup plus batailleurs que d'autres... Avec cette pièce, je me suis retrouvé auteur/acteur à 25 ans ! C'est pas mal hein ? Je dis toujours qu'il faut être moteur de sa destinée. Evidemment, il y a une part de chance, mais il y a également une grosse part de travail derrière. La preuve, tout ceux que je connais et qui sont des stars : Jean Dujardin, Dany Boon...
(Je l'interromps immédiatement) Tu ne te considères pas comme une star ?
(Il fait la moue) Ah non, pas du tout ! Moi, je suis un acteur populaire. (Il sourit) Et je suis très heureux de l'être !
Alors justement ! Comment expliques-tu cette excellente image que tu as auprès du public ?
Parce que je n'ai jamais été snob ! Michel Serrault me disait toujours : (Il l'imite) "C'est bien ce que tu fais ! Je ne vais jamais au cinéma, mais je te vois à la télé. Tu n'es pas comme ces acteurs qui attendent le grand rôle. Tu travailles comme un tâcheron et tu bosses comme un artisan...". J'ai tout fait. J'aime citer cette phrase d'André Gide : "Il faut suivre sa pente, du moment qu'elle monte...". Moi, j'ai tout fait à mon rythme. J'ai toujours été très respectueux des gens. j'ai fait des choses très populaires, très variées et de qualité, comme "Camping" ou "Agatha Christie". Petit à petit, je suis rentré dans le coeur des gens... Et puis quoi ? Je suis comme je suis ! J'ai été elevé comme ça... dans la gentillesse et le respect des autres. Tu sais, j'ai rencontré des stars très tôt, comme Jean-Paul Belmondo ou Jean Marais, des gens absolument délicieux. Et puis après tout, on ne va pas se prendre la tête, non ? Ce que tu donnes, on te le renvoie...
Tu n'as jamais pris la grosse tête ? J'ai déjà interviewé certains acteurs qui ont reconnu l'avoir eue un moment ou un autre...
(La réponse fuse) Jamais ! Non, jamais. C'est un truc qui m'est parfaitement étranger. Je fais un métier qui apporte du bonheur. Il y a tellement de gens qui font un métier plus important, comme les chirurgiens par exemple, qui sauvent des vies et qui sont des personnes humbles...
Alors oui, parfois, j'ai peut-être parlé beaucoup de moi (Il sourit), mais ça, c'est autre chose ! Des fois, on a besoin d'être rassuré... Mais la grosse tête, non ! D'ailleurs, j'ai aussi une phrase pour ça : "Il faut toujours être très gentil quand tu montes, parce que ce sont les même gens que tu croises en redescendant...".
Dans ce métier, il y a des hauts et des bas, et personne n'est à l'abri d'une traversée du désert. Mais pour moi, c'est facile... j'adore les gens ! Je ne fais pas ce métier pour me cacher derrière des lunettes noires et me retrancher du monde. En fait, je suis comme ma mère ! Elle parle avec tout le monde... et moi je suis comme elle (il rit).
Tiens, un exemple... L'autre fois, je tournais un film sur l'île de Sein, en Bretagne. A un moment, tout le monde me cherchait... J'étais avec les pêcheurs, en train de bouffer des huîtres... En gros, je suis normal ! (Il sourit).
Mais je suis aussi un vampire ! Etre acteur, c'est aller vers les gens, pour après les copier, Michel Serrault était comme ça ! Gérard Depardieu est comme ça ! Et ce sont des énormes pointures ! Moi, j'ai mis longtemps à être connu. J'ai longtemps été anonyme, et j'en souffrais, parce que j'étais avec des amis déjà stars, comme Vincent Landon ou Patrick Bruel... Tu sais, quand des producteurs te disent bonjour sans te regarder parce que tu n'es pas connu, tu en souffres ! Alors maintenant que j'ai une notoriété, j'adore ! Qu'est ce que je suis heureux ! Je ne vais pas envoyer chier les gens qui viennent me demander des autographes !! J'adore qu'on me reconnaisse dans la rue, j'adore qu'on me dise "je vous aime beaucoup" ! (Il sourit).
Ce n'est pas un secret que tu plais à la gente féminine. Te considères-tu comme un séducteur ?
(il rit) Non ! Je ne me suis jamais pris pour un séducteur. A mes débuts, j'étais quelqu'un de très, très timide. Et ma seule arme, c'était de faire rire les filles. Et ça, je le faisais bien ! Mon adage était : "Femme qui rit, femme à Duléry" ! (Nous rions). C'était de l'humour, bien sûr. Mais après, j'ai pris un peu plus d'expérience...
Se prendre pour un séducteur... c'est ringard ! Ce serait être trop conscient de sa séduction. Evidemment, tu penses bien que je ne suis pas bête. Je sais que j'ai certaines armes... (il sourit)... mais je ne me prends, ni pour un crooner, ni pour un séducteur. Je suis quelqu'un qui a un certain charme et qui plait bien aux filles, parfois, parce que je les fais marrer. Et puis, je ne suis pas laid non plus ! (Il rit).
Mais j'aime bien séduire ! Parce que je suis un acteur. J'adore séduire, hommes ou femmes (pas sexuellement parlant), parce que cela fait partie intégrante de mon métier. Mais je ne suis pas un séducteur au sens Don Juan du terme.
Quel genre de films préfères-tu tourner ?
En ce moment, les films graves, profonds.
Tu es fatigué des comédies ?
Oui. J'en ai fait beaucoup et je pense que cela ne correspond pas forcément à ce que je suis au fond de moi. La comédie, c'est formidable. J'en ai fait beaucoup et je continuerai à en faire beaucoup, mais ça demande beaucoup d'énergie. Désormais, comme beaucoup d'acteurs comiques, j'ai envie d'aller vers de choses plus graves, plus torturées, plus sombres. Claude Lelouch m'a dit un jour : "C'est le moment pour que tu joues un salaud". Ca me plairait énormément.
On ne t'en propose pas ?
Si. Dans "Des vents contraires" de Jalil Lespert, j'ai eu un rôle magnifique. D'ailleurs, les gens m'ont dit que j'y étais formidable. C'est marrant... dès que tu joues un rôle grave, les gens te disent que tu es formidable...
Cela dit, je crois que ce que j'ai fait était bien. C'était un rôle magnifique.
Quand je jouais dans "Agatha Christie", il y avait des moments très amusants, mais également des moments sombres.
Dernièrement, j'ai joué un rôle magnifique et très émouvant dans "La dernière leçon", un film de Pascale Pouzadoux, mon épouse.
Alors, pour en revenir à ta question, si j'ai fait beaucoup de comédies, j'ai désormais plus envie d'aller vers le drame. Comme Serrault, quand il a fait "Garde à vue" ou "Mortelle randonnée".
(Il enchaîne) Ou même m'orienter vers des comédies douces amères... Tu sais, ce genre de film qui te fait rire puis, la scène d'après, te tire des larmes...
Désormais, je me méfie un peu de mon image "acteur comique". C'est comme les metteurs en scène qui me disent : "Attention, c'est pas "Camping"". (Il s'agaçe). Les mecs qui me disent ça, ce sont des vrais cons ! Ce sont des mecs qui n'ont rien compris à ce que je suis !! Tu vois ce que je veux dire ? Ils pensent déjà que, parce que j'ai joué dans "Camping", je ne vais pas pouvoir jouer une chose plus grave.
Jalil Lespert m'a pris parce qu'il m'a vu faire Delon chez Drucker. Il m'a dit : "je t'ai pris parce que je savais que tu apporterais la légèreté qu'il fallait à ce drame !". Et c'est un rôle dont tout le monde me parle encore !
Tous les grands acteurs de comédie, et je ne parle pas spécialement de moi parce que ce serait prétentieux, sont les plus grands dans le drame : Bourvil, Serrault, Belmondo, Mastraoianni, Coluche ! Les mecs qui savent faire du comique sont, pour moi, les plus poignants dans le drame ! Alors que, souvent, les plus grands du drame ne savent pas faire du comique ! Leur panel est moins large...
Qu'est ce qui t'a attiré dans le fait de jouer des "Agatha Christie" ?
Au départ, je jouais 4 épisodes dans une seule et même histoire et à la fin, j'étais l'assassin et je finissais en prison ! Ca me plaisait beaucoup parce que c'était une histoire de 4 films qu'il fallait suivre. L'ensemble était prestigieux, avec Robert Hossein et Elsa Zylberstein, et le personnage était très intéressant à faire. Les producteurs ont vu ma prestation et m'ont dit : "avec Marius Colucci, vous êtes formidables, il faut faire une suite !". Je leur ai dit "Mais ce n'est pas possible !, c'est One shot !". Finalement, ils ont décidé de faire des unitaires.
Moi, je n'avais jamais signé pour une collection. Seulement, après, ça m'a beaucoup plu parce qu'on formait un duo formidable dont on me parle tous les jours, ça a fait un carton sur France 2, et c'était à chaque fois des histoires différentes, de la vraie belle télé. J'ai amené ce côté "à l'ancienne" que j'aime, à la Pierre Brasseur ou Jules Berry, qui récite des poèmes... Ca m'allait bien parce que j'aime cette truculence, très française, avec en même temps cette espèce de dangerosité, cette virtuosité... J'ai beaucoup aimé faire ce personnage ! J'ai adoré et je rêve de faire un autre grand rôle de ce type. Pourquoi pas,plus tard, faire le Commissaire Maigret à mon tour...
Après, j'ai décidé d'arrêter parce que j'en avais quand même fait 15, et qu'il fallait passer à autre chose, notamment à mon spectacle.
Tu es apparu dans le clip d'une célèbre chanson qui a rencontré un succès fou dans les années 90, "Place des grands hommes" de Patrick Bruel...
https://www.youtube.com/watch?v=gf0tFjNs180&list=RDgf0tFjNs180
Je t'explique... C'était par amitié. Je connais Patrick depuis très, très longtemps. J'étais là quand il a vraiment éclaté, en 1985. On était toute une bande de copains, et quand il a fait le clip, sur cette histoire de copains d'enfance qui se retrouvent, il a pris des filles qui étaient vraiment des copines d'enfance. Il a aussi voulu prendre des copains, mais comme ce ne sont pas des acteurs, il s'est dit qu'ils n'allaient peut être pas bien jouer la chose. Il a donc changé son fusil d'épaule et a décidé de faire appel à des copains acteurs.
Il y a tout de même Thierry Rey, qui est plus un ancien sportif qu'un acteur...
Oui, bien sûr, mais il faisait quand même un peu l'acteur...
Mais c'est surtout un copain de Patrick. (Il s'interrompt car le serveur lui apporte un verre offert par un admirateur. Après l'avoir chaleureusement remercié, il reprend l'interview). Donc, il décide de faire appel à des copains acteurs : Charmetant, dont je t'ai parlé, Rey et moi. Je me retrouve donc pendant trois jours, à tourner ce clip sous la direction d'Elie Chouraqui. Je ne suis donc pas un copain d'enfance de Patrick, mais c'était très amusant à faire.
Je suis revenu faire un petit coucou dans son clip "Pour la vie".
https://www.youtube.com/watch?v=FyXGll-Xdu0
C'est quelqu'un que je ne vois pratiquement jamais, parce que la vie est ainsi faite, mais quand on se voit, c'est comme si on s'était vu la veille et c'est quelqu'un de très fidèle en amitié. Je suis toujours invité à ses concerts et dès qu'il y a quelque chose d'important pour lui, je suis là.
Jusqu'à présent, on parlait de trucs sympas. Parlons de choses un peu moins sympa. Qu'est ce qui agace Antoine Duléry ?
(Il réfléchit)... Dans le métier, ce sont ces étiquettes qu'on nous met. Le fait d'être catalogué dans un genre me fait parfois un peu chier !
(Il réfléchit à nouveau) Aussi le fait que, par exemple, la comédie n'était pas "connectée" aux Césars, bien que cela ait changé un peu ces dernières années. En gros, le parisiannisme absolu, le côté un peu snob de ce métier me fait chier.
Puisque tu en parles, que penses-tu des Césars, et des récompenses en général ?
Je vais être très franc avec toi. Je ne regarde plus les Césars depuis des années parce que je me fais chier. Comme beaucoup de français, je m'emmerde. Alors, bien évidemment, si je suis devant, je regarde, mais seulement dans ce cas là. Par contre, cela récompense quelquefois des acteurs formidables, comme Pierre Niney cette année. En ce moment, il y a une belle génération d'acteurs parce qu'on revient à l'époque d'antan. Ce sont des acteurs de théâtre qui font du cinéma. Il y a eu une période où les acteurs ne faisaient que du cinéma, et il y en avait de très bons, mais désormais, il y a des acteurs qui font du cinéma, et qui jouent tous les soirs au théâtre, des grands textes à la Comédie Française. Comme Robert Dhéry, Francis Huster, André Dussolier, qui, tous, viennent de là.
Je trouve donc la nouvelle génération excellente, comme Pierre Niney, Laurent Lafitte ou Guillaume Gallienne, qui sont formidables et qui sont des mecs qui méritent le respect car ce sont de grands acteurs de théâtre, et en plus de grands acteurs de cinéma.
Je suis donc très content qu'ils aient reçu des prix, mais la cérémonie des Césars, en elle-même, m'ennuie. C'est normal, car les gens sont très tendus, mais avant, je rigolais bien quand il y avait Serrault, Coluche, qui mettaient un peu de légèreté dans tout ça.
En plus, c'est compliqué pour moi parce que la majorité des fois, je n'ai pas vu les films. Je joue toute l'année au théâtre...
Evidemment, si un jour j'ai un prix, j'irai ! Je serai comme tout le monde, très content.
Tu ne regardes pas non plus les Oscars ?
Je ne les regardais pas non plus parce que je n'avais pas Canal + ! Mais comme mes enfants se sont abonnés pour voir les matchs de foot, je suis tombé l'autre jour sur le début de la cérémonie. J'ai trouvé ça extraordinaire !
Et bien évidemment, je l'ai regardée, l'année où mon copain Jean Dujardin a été récompensé.
On ne va pas se voiler la face, les Oscars, c'est quand même plus bandant ! (il sourit)
Et au niveau américain, quel est ton acteur de référence ?
J'en ai beaucoup. George Clooney, Brad Pitt, Robert De Niro, Al Pacino, Dustin Hoffman...
J'ai vu Pacino au théâtre !
Marlon Brando ! Je n'ai pas vu tous ses films, mais presque !
Ce sont tous des acteurs exceptionnels, de légende.
Côté français, tu as cité Serrault, Belmondo...
(Il s'enflamme) Michel Piccoli ! On n'en parle pas suffisamment. Lino Ventura, Jean Gabin !!
Je suis un malade de Gabin !! Alain Delon...
Toutes ces stars que j'allais voir au cinéma.
Es-tu, comme beaucoup de tes confrères, engagé politiquement ?
Non. Pas du tout. Je m'en fous complètement. J'ai une opinion mais je me fous de la politique. Je ne suis pas bon là-dedans. Je vote quand je peux, quand je veux.
On a souvent essayé de me coincer là-dessus.
Je suis comme Jean-Paul Belmondo qui dit (il l'imite) : "On est tous des guignols"...
Je suis contre le fait d'étaler mes opinions et d'être un étendard politique.
Que penses-tu de ceux qui le font ?
Je ne les juge pas. Chacun a le droit d'avoir ses opinions. Je respecte Podalydes ou Torreton... Moi, ce n'est pas mon truc et en plus, je n'y connais rien. Je ne vois donc pas de quel droit je me permettrais de dire aux gens de voter comme moi.
Et puis, très sincèrement, ça ne m'intéresse pas beaucoup. Voilà. Ce n'est peut-être pas bien, mais c'est comme ça !
Chacun son métier. Ou alors, je changerai de métier... (Il sourit). Voilà, j'ai répondu à ta question !
Pour finir, quel est ton plus grand rêve ?
Mon rêve est de faire un grand premier rôle au cinéma, parce que je ne l'ai jamais fait, dans un film du genre de "Garde à vue" et dans un personnage comme celui qu'interprétait Serrault ! Un truc dans l'émotion, dans la folie... un vrai rôle dramatique.
Un serial killer ?
J'adorerais ! Comme j'ai une allure sympathique, c'est sympathique de jouer les salauds ! Ils ont la tête de tout le monde... C'est ça qui est intéressant... jouer sur l'ambiguité.
Tu sais, je suis allé voir Serrault sur le tournage du "Docteur Petiot". Je suis passé devant lui et je ne l'ai pas reconnu !
Jouer des personnages comme Petiot ou Landru, c'est passionnant ! Regarde ce que fait Kevin Spacey dans "House of cards"...après avoir joué "Richard III" au théâtre, il fait ça... Génial !
Tu sais jouer, chanter, danser, dessiner, imiter, Qu'est ce que tu ne fais pas ?
C'est vrai qu'au niveau artistique, il ne reste pas grand chose... (Il sourit). J'ai une femme réalisatrice et je n'ai jamais réalisé de film ! Alors peut-être qu'un jour, je vais écrire et réaliser. J'ai déjà une idée derrière la tête, mais je ne peux pas te raconter l'histoire, sinon on va me la piquer...
Pour info, je ne sais pas du tout jouer d'un instrument de musique. Je suis nul ! On a essayé de me faire jouer de la guitare pour "Jean-Philippe" de Laurent Tuel, et ça a été catastrophique (nous rions).
Et bien, merci pour ce moment bien sympathique.
(Il se penche sur le micro et prend une voix profonde et solennelle, accompagnée d'un clin d'oeil complice) Je vous remercie !