EN LIVE AVEC LES STARS !

Publié le par corsu61

Cette catégorie vous permet de découvrir les stars sous leur vrai jour, et non celui qu'elles veulent bien montrer par l'intermédiaire de leur agent, leur attaché de presse, ou leur prestation dans une émission de télévision.

Pour cela, profitant de mon expérience de plusieurs années dans le domaine de l'interview, je vous propose le récapitulatif des rencontres que j'ai pu avoir avec vos acteurs ou actrices préférés, et je vous joins les interviews correspondantes.

Tout vous est relaté, sans fard ni dissimulation, et sans aucune langue de bois. Vous allez découvrir que certaines stars sont loin de l'image que l'on veut donner d'elles, que ce soit en bien ou en mal.

N'hésitez pas à me laisser vos commentaires pour me relater vos impressions.... Alors
, bon voyage de l'autre côté du miroir...

Aujourd'hui :

EN LIVE AVEC LES STARS !
Vendredi 15 octobre 2010, 14h00. Francis Huster est à Porto-Vecchio pour présenter sa pièce de théâtre "La traversée de Paris". Surbooké, il accepte néanmoins de me recevoir pendant 25 minutes dans un restaurant coté de la baie. Lorsque j'arrive accompagné de ma collaboratrice, il vient de se mettre à table avec quelques convives mais il n'a pas encore commandé. Je me présente à lui, et il se lève pour que nous allions faire l'interview près de l'eau, dans le jardin.

 

 

 

D'entrée de jeu, il me tutoie et précise à ma collaboratrice chargée du reportage photo qu'elle peut prendre tous les clichés qu'elle souhaite. D'une totale disponibilité malgré une fatigue apparente, il se révèle d'une gentillesse, d'une cordialité, d'une attention et d'une franchise totale. Je tiens aussi à préciser qu'à aucun moment, il n'a montré de signe d'impatience, de nervosité, et qu'il n'a jamais, en aucun cas, cherché  à en imposer. C'est un acteur abordable, qui fait partie des personnes dont le regard s'illumine quand il parle de son métier. Assurément un grand Monsieur.

 l'interview peut commencer :

 

 Quand j'ai évoqué cette interview auprès des femmes de mon entourage, elles m'ont toutes dit : "quelle chance tu as !"... 40 ans de séduction auprès du public féminin, ça vous flatte toujours autant ? Ca vous agace ? Qu'est-ce que cela évoque pour vous ?

  
 Ca me flatte... J'ai bien connu Vittorio Gassman... Quand j'étais président des Molière, il est venu à la cérémonie... (son téléphone sonne et il me dit avec un sourire  "ça doit être une femme qui me téléphone"... Il répond et après un court échange, coupe l'appareil). Donc j'avais vu Vittorio Gassman qui était le type même du séducteur qui ne se prend pas au sérieux, un tel travailleur shakespearien sublime... et on avait beaucoup parlé des femmes. Je crois que je suis tout à fait de son avis : il faut vachement se méfier des femmes. On ne peut pas leur mentir, elles comprennent toujours à un moment, vis à vis des hommes, si c'est du bidon ou pas. Et moi j'ai toujours choisi avec les femmes, mes partenaires au théâtre ou à l'écran et dans la vie, de dire tout ce que je pense. Donc je suis parfaitement à l'aise, je suis un peu comme n'importe qui, c'est à dire qu'il y a des moments où j'en ai ras le pompon de plein de trucs, de ce que je fais, et je les fais un peu contre ma volonté. Et ce sont les femmes qui à chaque fois m'ont remis dans le bon chemin. Toutes les femmes que j'ai eues comme partenaires ont toujours été très critiques, et je pense que c'est exactement la même chose pour les femmes du public. C'est à dire que ma mère était une ouvrière dans un petit atelier de couture et il y avait d'autres ouvrières avec elle. J'avais 10 ans ou 12 ans et l'après-midi, j'allais là bas faire mes devoirs. J'entendais les machines à coudre à longueur de temps et j'ai toujours trouvé avec les femmes un rapport beaucoup plus vrai qu'avec les hommes. Avec les hommes, c'est drôle,  j'ai toujours eu un rapport de force. J'ai eu des amis qui ne m'ont jamais trahi, d'autres qui l'ont fait alors que jamais je ne l'aurais imaginé. Je n'ai jamais été trahi par une femme. Les femmes, elles osent vraiment dire ce qu'elles pensent. J'ai toujours eu des rapports fabuleux avec elles, et c'est pour cela qu'il n'y a absolument rien de féminin chez moi (Je ris)... Non, mais c'est vrai tu sais ! J'ai un côté tout à fait clair avec les femmes. J'admire les femmes et les homosexuels parce que je trouve que les deux ont toujours beaucoup plus de courage. J'ai eu évidemment dans ce métier beaucoup d'amis, à la Comédie Française et dans les films, qui étaient homos et à chaque fois ils étaient d'un courage !... Ils osaient dire les trucs que nous les mecs on n'ose pas dire. On croit toujours, pour ne pas faire de peine, qu'il ne faut pas dire en face ce qu'on pense aux gens, et ce n'est pas vrai. C'est pour ça que j'ai toujours défendu (depuis très longtemps, même à l'époque où soit disant il fallait les montrer du doigt) les homosexuels et bien évidemment les femmes.

 

 

 

On vous a vu récemment, comme membre du jury, dans l'émission de variétés "On n'demande qu'à en rire". Vous aviez alors bien noté la prestation d'un jeune artiste, alors que vous n'aviez pas esquissé le moindre sourire lors de son passage. Est-ce dû à de l'introspection de votre part ou à un regard professionnel fixé sur son travail ?
 

Les deux. J'ai un souvenir de cinéma. Je pense à "La grande Vadrouille"... Je pense à "Oscar"... J'adorais De Funès et je ne riais pas ! Mais je sortais du cinéma en disant : "mais putain, je me suis pissé de rire du début à la fin !"...  Il faut dire que tout est intellectuel chez moi... Quand je regarde un film ou une pièce, je suis impassible parce que je pense à tellement de trucs...

 

A quoi ? A des choses techniques ?

 

 

50 % de choses techniques et 50 % de choses par rapport à l'acteur. C'est très curieux hein ?

 

C'est le côté prof ?
 

 C'est le côté prof, oui peut-être. Mais c'est pareil pour les matchs de foot ! Je suis assez impassible...

 

Pour vous définir, il y a un terme qui revient constamment, c'est le mot "passion". Comment Francis Huster définirait-il Francis Huster ?

 

(Il réfléchit longuement). Je ne sais pas quel est le mot exact, mais disons que je me définirais de la façon suivante : Quand j'ai fait quelque chose jusqu'au bout, je passe à une autre. Je ne reviens jamais en arrière, et je vais jusqu'au bout de ce que je fais. Par exemple, au théâtre j'ai eu des succès toute ma vie sauf une fois. Une pièce d'Octave Mirbeau "J'adore la vie". J'avais écrit une pièce avec plein de sketchs de Mirbeau, c'était plein, ça marchait très bien. Au bout de 15 jours, j'ai dit "j'arrête", c'est fini j'arrête". Parce que ce spectacle ne me correspondait pas du tout...

 

 

Alors que ça marchait ?

 

Alors que ça marchait. Ce n'était pas un triomphe, mais on faisait des demies salles, des trois-quart de salles, donc on pouvait très bien tenir six mois avec ça sans problème. Mais j'ai dit "non, ce n'est pas du tout moi, je ne me sens pas dans mes pompes".  Je ne sais pas quel est le terme exact... C'est comme si quelqu'un dans la vie est avec une autre personne et puis au bout de 3 semaines, il s'aperçoit que ça ne va pas. Alors au lieu de dire "On arrête", des gens laissent traîner 1 an, 3 ans, 5 ans !...Pour se rendre compte qu'il n'y a pas d'issue.  Par exemple : des bouquins... Il m'est arrivé beaucoup de fois dans ma vie de commencer un bouquin et au bout de 30 pages, de le jeter. Je ne me force pas à aller jusqu'au bout. Ça ne va pas, ça ne va pas..... Des affaires !! Des affaires que je m'achetais, je les portais et une heure après je ne les supportais pas et je ne les remettais jamais plus..... Et des stylos !!! Je ne sais plus combien de stylos j'ai acheté, même des crayons ! Au bout de 5 minutes, je ne peux pas supporter et je ne les reprends jamais... Même par exemple dans la bouffe, tu vois... Je commence un plat, il ne me plait pas, j'arrête. Je ne vais pas jusqu'au bout. Je ne sais pas de quoi je tiens ça... Peut-être parce que j'ai failli mourir plusieurs fois dans ma vie, donc j'ai le réflexe de ne vouloir faire que les trucs qui me plaisent ou qui plaisent aux gens quand le les fais.

 

Vous êtes une personne qu'on peut qualifier de multi-casquettes. Acteur, réalisateur, scénariste... Si on devait vous demander de n'en choisir qu'une ?

 

(Il réfléchit)... Acteur. Parce que c'est la seule casquette où je me sens responsable à 100 %. Donc, j'ose aller jusqu'au bout du bout. Dans les autres, je sens tellement de gens qui sont sous ma responsabilité, comme metteur en scène ou comme auteur, que des fois je continue alors que je ne devrais pas. Alors dieu merci, il y a un destin. Par exemple, je monte "César, Fanny, Marius" au théâtre Antoine. J'adore ce théâtre, il est magnifique. J'adore son directeur, Daniel Darès, l'ambiance qu'il y a là-bas...Il y a une âme, des fantômes...C'est extraordinaire. Je commence donc à répéter la pièce, et le couple qui jouait Fanny et Marius, Stanley Weber et Hafzia Herzi, ne pouvait pas se piffrer ! Au lieu de dire "Ecoutez, ce n'est pas grave, on arrête. Je remonterai la pièce dans un an avec d'autres acteurs !" (En plus avec Jacques Weber, Charlotte Kady, Urbain Cancelier, et toute la distribution, en 15 jours, j'aurais monté "Le bourgeois gentilhomme" au lieu de monter ca !)... Et bien non... Il y avait une telle responsabilité vis à vis de chacun que j'ai laissé continuer. Les répétitions ont été très, très dures. On a fait les représentations, c'était bancal. Ils ne se supportaient toujours pas...On a joué, c'était bourré ! Un vrai tabac ! Mais pour la tournée de "César, Fanny, Marius", j'ai refait avec d'autres acteurs... Il y avait toujours Weber, qui était extraordinaire, et puis Kady et tout ça, mais il y avait un nouveau couple : Lisa Masker et Arnaud Charrin. Le bonheur total ! Alors je m'en suis voulu dans le sens où je me suis dit "J'ai manqué de couilles !" J'aurais dû dire "On arrête, c'est pas grave", et je ne l'ai pas fait. C'est pour cela que j'ai encore des choses à apprendre comme metteur en scène. Il n'y a pas que ce qu'il y a sur scène qui compte, il y a ce qu'il y a autour. Et je pense que cette mésaventure m'a servi. Tout s'est bien fini car j'ai eu au bout du compte la distribution dont je rêvais, et fais la tournée bonheur. Et ce ne sont pas que des mots puisque la dernière représentation a été filmée et c'est vachement bien, tout ce dont je rêvais. Alors, on aime ou on n'aime pas, mais quand je dis que c'est vachement bien, c'est que c'est exactement ce que je voulais, comme  œuvre de spectacle. Mais c'est sûr que j'ai encore des progrès de rigueur à faire. Alors que comme acteur.... (Il s'exclame) Oh la vache ! Je ne me laisse rien passer ! Rien ! Je ne cesse pas de travailler, travailler..

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Je coupe l'interview pendant une minute car un serveur qui attendait depuis quelque temps derrière nous lui apporte la carte... Il choisit une assiette de farfalles...

 

Vous êtes un énorme fan de football. Une légende veut que lorsque vous interprétez une pièce pendant un match important, vous déléguez une personne derrière le rideau pour vous indiquer l'évolution du score...

Ce n'est pas une légende ! Je me souviens, j'avais même mis, dans un théâtre, une télévision sur le côté... Mais c'était un one-man show de sketchs. Alors c'était pas grave. Je faisais le sketch et j'allais sur le côté pour prendre une serviette et m'éponger un peu, alors qu'en fait je regardais 30 secondes de match ! (Il rit).

C'était le Paris Saint-Germain je suppose ?
 
 (Il prend un air défaitiste) C'était Paris. Oh ben Paris Saint-Germain, c'est un peu comme les anglais qui supportent Arsenal. Ils ne sont jamais champions...
 

Revenons à la réalisation. Vous avez mis en scène "Un homme et son chien" avec le grand retour de Jean-Paul Belmondo. Pourtant, ce film a été un échec commercial. Comment l'expliquez-vous ?

 

Pour trois raisons qu'on s'étaient expliquées avec le producteur Jean-Louis Livi. La première raison : le sujet. Un vieux mec qui perd tout, et c'est un tunnel de désespoir, exactement comme le film dont c'est tiré, celui de Vittorio de Sica. Donc, on savait pertinemment qu'il n'y avait aucune chance commerciale. Ce n'était ni un film de spectacle, ni un film comique. La deuxième raison, c'était la réalisation elle-même. Je voulais être comme à l'ancienne. Faire des cadres comme à l'ancienne. Donc, une écriture cinématographique qui soit rigoureuse, très sèche, beaucoup axée sur les acteurs. Ça aussi, c'était ne pas aller vers le public, quelque chose qui allait plus vers un film de ciné-club...Et puis la troisième raison, c'était Jean-Paul !  C'est à dire que les gens ont tellement d'admiration pour lui qu'ils n'avaient pas envie de le voir comme ça. Encore, si j'avais tourné un film avec une espèce de parrain de la mafia, un truc où Jean-Paul aurait été flamboyant...Ça, c'était la troisième raison, et c'est peut-être celle que j'aurais dû percevoir avant. Mais je voulais tellement que Jean-Paul joue ce rôle là, dans lequel il est extraordinaire d'humanité, de sensibilité, que je pense que c'est important pour lui de l'avoir fait. Je pense que ça donne une image de lui qui finalement, dans 10 ou 15 ans, laissera un contrepoint, un peu comme pour Raimu ou Jouvet dans les derniers films de leur carrière, où ils ont joué des personnages douloureux... Ils n'ont pas été des succès mais ça équilibre un peu une autre part humaine de ce qu'ils étaient.

 

 

Si je ne trompe pas, vous avez tourné 7 films avec Claude Lelouch. Pourquoi ? Vous avez une tendresse particulière pour son cinéma ou c'était juste par amitié ?

Comment l'expliquer ? C'est un peu comme Marc-Antoine avec Jules César... C'est à dire que je trouve que Lelouch est un des 5 plus grands metteurs en scène du monde. Il a inventé, techniquement, son écriture cinématographique. Alors qu'on est bientôt en 2011, il a inventé des trucs absolument inouïs il y a 50 ans... Il a fait faire des progrès au jeu d'acteur, il a inventé les deux caméras, il a inventé un montage incroyable, il a dirigé la caméra stylo... Il a fait des choses remarquables et beaucoup de metteurs en scène dans le monde admirent Lelouch. Le problème, c'est qu'il a un côté docteur Jekyll et Mister Hyde. Dans la première partie de sa carrière, où il accumule succès sur succès, il a des stars devant la caméra ! Dans la deuxième partie de sa carrière, c'est lui la star... C'est à dire que tout d'un coup, il donne leur chance à de jeunes acteurs inconnus. Tout d'un coup, il n'a plus de stars dans ses films. La preuve : les stars de notre génération n'ont pas tourné avec Claude... Aujourd'hui, si Claude Lelouch appelait George Clooney et lui disait qu'il fait un film, Clooney dirait oui tout de suite ! Or, il n'y va pas... Ça veut dire qu'il s'est coupé d'une partie du public qui a besoin de stars. Évidemment, il y a des miracles comme "Des hommes et des dieux"... Des films qui, tout d'un coup, n'ont pas besoin d'une vraie grande star ! Mais pas Lelouch. Et Claude, depuis une dizaine d'années, s'est coupé d'un public qui ne demande qu'à revenir. Mais il a besoin de revoir l'affrontement entre Claude Lelouch et des Annapurnas, des Himalayas... des immenses acteurs ! Ça ne veut pas dire que les acteurs qui sont avec lui ne sont pas extraordinaires, ils sont extraordinaires et il les rend extraordinaires... Mais ce côté championnat du monde, ce côté "Lelouch nous montre ce que personne ne peut nous montrer", il s'en est coupé... C'est très beau, ce n'est pas un problème, sa filmographie est immense et dans 20 ans, il y aura 3 ou 4 grands cinéastes français au 20ème siècle dont Claude Lelouch... Il lui arrivera à peu près ce qui s'est passé avec Sacha Guitry où il a fallu attendre 20 ou 30 ans pour se rendre compte de son importance. J'espère que dans les 10 ans qui vont venir, Claude va recommencer à affronter ...
 
C'est un appel ? (Je souris)
 

(Il s'enflamme) Ecoute. Je t'assure ! Si tu me demandes un rêve, c'est très simple : je prends Lelouch, je le kidnappe, et je vais chercher Clooney, Pitt... Quand je vois le film où ils sont à Las Végas (Ocean's eleven), mais je me dis "c'est 20 ans après ce que Claude Lelouch faisait avant !". "La bonne année" avec Ventura, Gérard, Fabian et tout ça, c'est 30 ans avant ! Et je me dis que si Claude faisait "L'aventure c'est l'aventure" avec ces acteurs là, il ferait un succès mondial ! Et tout le monde dirait "Ah oui merde, chapeau Claude !". Et je crois qu'il faut qu'il le fasse. Il faut qu'il le fasse parce qu'il n'y a que lui qui peut le faire.

 

En fouillant un peu, j'ai découvert Francis Huster chanteur. Vous avez chanté dans "Parking" de Jacques Demy. Ça vous arrive souvent ?

 

Pas du tout ! (Il sourit)... Ça, c'est une casserole comme dans chez "Arthur et les enfants de la télé!". (il me regarde avec un regard complice) C'est simplement parce que Jacques Demy tournait son dernier film et moi je travaillais au théâtre à cette époque. Je jouais "Le sablier" de Nina Companeez au théâtre Antoine, et après la représentation à minuit, un chauffeur venait me chercher pour faire 4 heures de voiture afin de se rendre en plein centre de la France. On a d'ailleurs eu un accident... la voiture en miettes.... Je ne sais toujours pas comment je suis encore vivant, avec tous les tonneaux qu'on a fait... La bagnole bousillée et Dieu merci, elle était super costaud. C'était une Mercédes, et on a été sauvés lui et moi. C'était un gars extraordinaire qui était d'ailleurs un chauffeur ami de Didier Pironi, et il a sauvé nos deux vies. Le camion est arrivé vers nous et il m'a dit "mets tes pieds sur le tableau de bord et mets toi en position...".... Enfin bref, je te passe les détails... (il chasse de la main des mauvais souvenirs). Et donc ce film, c'était un hommage à Demy pour qu'il tourne encore un film. Bien sûr, il fallait enregistrer ses chansons, mais c'est comme d'autres comédiens, à part Darmon qui est un vrai crooner... C'est un métier d'être chanteur et ce n'est pas le mien... Non, non, je ne le referais pas, sauf dans "Le bourgeois gentilhomme" ou pour une pièce de théâtre dans laquelle il faut chanter deux couplets... (Il rit)...

 

Avant de vous laisser, je me dois d'honorer une promesse faite à une fidèle lectrice du site. Elle s'appelle Palilia (voir son site ici) et est la plus grande fan de l'acteur Claude Giraud. Or, il se trouve que vous avez joué deux fois avec lui. Auriez-vous une anecdote inédite à lui dévoiler ?

 

C'est très simple. Quand on a tourné "Lorenzaccio", dans la mise en scène de Franco Zefirelli, à la Comédie Française et en direct en Eurovision, il y a eu 220 millions de téléspectateurs. C'était retransmis dans 17 pays. D'ailleurs, le DVD vient de paraître. 40 ans après, quand même, ils ont mis le temps ! Il est donc dans la collection de la Comédie Française et est paru il y a deux mois. Claude Giraud  joue donc Scoroncolo avec moi. Et je voudrais dire à cette dame que quand j'ai joué avec Claude (et on avait joué "Lorenzaccio" depuis un an avec des centaines de représentations !..), en direct à la télévision, une scène montre Scoroncolo et Lorenzaccio qui font semblant de se battre afin que les voisins de ce dernier se disent que le jour où il va tuer Alexandre, c'est comme les autres jours : ça hurle, ça crie... Voilà... Et dans la scène en question en direct, avec mon épée, j'ai vraiment crevé l'arcade sourcilière de Claude ! On le voit très très bien dans le DVD, il est en sang... Tout le sang qui coule de son arcade, c'est du réel !! Il est sublime ! De toute façon, Claude Giraud était le grand jeune premier... Je ne parle pas de "La marquise des anges"... Plessis Bellière... mais il était le grand jeune premier d'une époque qui était malheureusement coincée entre la grande époque de Gérard Philippe et du TNP (Théâtre National de Paris) et puis mon époque à moi. Claude est venu 10 ans trop tôt par rapport à toute une série de rôles et d'emplois qui auraient dû faire de lui un très très grand jeune premier du cinéma français...

Cette analogie que le public faisait entre Gérard Philippe et vous ne vous a jamais gênée ?
 

Non, parce que je trouve que c'est un petit peu comme comparer Al Pacino et Dustin Hoffman. Chacun a son véritable emploi. Gérard Philippe était toujours léger, romantique et super pur, alors que moi, c'est beaucoup plus sourd. La preuve : Camus "La peste", Marcel Aymé "La traversée de Paris" ou Sacha Guitry... Il a tourné avec Guitry ! "Désiré" ! On l'a au cinéma ! Il a évidemment fait Camus, "Caligula", et il aurait très bien pu être dans du Marcel Aymé. Mais on n'est pas du tout dans le même registre...

 

Francis, merci infiniment. Je vais vous laisser prendre votre repas.
 

Je te remercie également.



 

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M
Vraiment très intéressante cette interview. J'ai rencontré une fois Francis Huster dans le magasin de fournitures pour artistes, Adam, où il achetait : un crayon ! Je suis moi aussi fan de l'artiste Claude Giraud et suis en accord avec son analyse. Claude aurait dû être le premier jeune premier de cette génération.
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S
SeotonsAh je suis tombé par hasard sur ce blog, il est vraiment sympa !
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C
Tu as raison Kyser ! J'avais oublié ce passage... Bah, c'est sans doute l'âge !! mdrr
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K
Pas du tout ! (Il sourit)... Ça, c'est une casserole comme dans chez "Arthur et les enfants de la télé!". (il me regarde avec un regard complice) <br /> on a des absences ? lol
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C
Merci beaucoup pour ton gentil post Kyser. Tu fais une petite erreur en parlant des "enfants de la télé" car je lui ai parlé de "On n'demande quà en rire" de Ruquier dans lequel il était juré. Ceci dit, tu as bien raison, ce Monsieur est un grand et le fait de les prendre "Hors promo" leur fait se livrer d'une façon bien différente, et c'est ce qui donne le petit piment que mes lecteurs aiment particulièrement...
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