EN LIVE AVEC LES STARS !
Cette catégorie vous permet de découvrir les stars sous leur vrai jour, et non celui qu'elles veulent bien montrer par l'intermédiaire de leur agent, leur attaché de presse, ou leur prestation dans une émission de télévision.
Pour cela, profitant de mon expérience de plusieurs années dans le domaine de l'interview, je vous propose le récapitulatif des rencontres que j'ai pu avoir avec vos acteurs ou actrices préférés, et je vous joins les interviews correspondantes.
Tout vous est relaté, sans fard ni dissimulation, et sans aucune langue de bois. Vous allez découvrir que certaines stars sont loin de l'image que l'on veut donner d'elles, que ce soit en bien ou en mal.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires pour me relater vos impressions.... Alors, bon voyage de l'autre côté du miroir...
Aujourd'hui :
Nul besoin de présenter une des stars françaises préférées des français. Cet immense comédien au talent indiscutable m'a fait l'honneur de m'accorder une interview dans un grand hôtel/restaurant de la baie de Porto-Vecchio. Présent sur l'île (à l'excellente cinémathèque de Corse) pour y présenter son dernier film, "La fille du puisatier" (la critique du film est disponible sur ce site), il se présente donc à 13 heures afin que nous partagions un déjeuner de presse. Pendant le repas, il se montre attentif, relativement discret, mais littéralement passionné par son métier.
Ce dernier achevé, nous nous rendons à l'extérieur du restaurant afin de réaliser l'interview. Son producteur m'indique alors de ne pas nous éterniser car Daniel voudrait bien faire une petite sieste après...

Heureux d'être là.
Vous êtes un enfant du soleil...
Je suis effectivement né à Alger. Mes parents sont avignonnais mais m'ont fait naître à Alger car ils faisaient du théâtre, de l'opérette et de l'opéra. Mais j'ai passé toute mon enfance et mon adolescence en Provence jusqu'à ce que je parte à Paris.
Vous vous êtes fait connaître du grand public en 1980 avec "Les sous-doués". Mais peu de gens savent qu'un an auparavant, vous avez reçu le prix "Gérard Philippe" pour "Le coup du chapeau" avec François Périer. Alors la question se pose : votre grand amour, c'est le théâtre ou le cinéma ?
L'histoire de ma vie, c'est malgré tout le cinéma. Le théâtre, c'est d'où je viens mais ce qui a rendu ma vie passionnante, enrichissante, qui m'a fait voyager, découvrir des gens et qui m'a donné une vie agréable, c'est le cinéma.
Oui ? Et bien vous êtes un des seuls ! (Il rit). En tout cas, dans ce film, j'étais en toute liberté. J'ai eu du plaisir à jouer les situations loufoques, folles... Je dirais que plutôt qu'un genre ou un autre, c'est l'amour des textes qui me motive. Leur profondeur...

J'ai vu récemment une interview dirigée par Laurent Weil pour Canal+. De mon avis personnel, je vous ai trouvé assez détaché d'une certaine flatterie qui existe lors de beaucoup d'interviews. Vous semblez assez hermétique aux compliments... Dites moi si je me trompe...
(Il hésite)... Oui. C'est... euh... C'est à cause de la lucidité.
C'est à dire ?
C'est à dire qu'être lucide empêche de succomber à la flatterie, aux compliments. Tant mieux, merci, ça me fait plaisir sur le coup, mais de toute façon il faudra recommencer, c'est sans fin vous voyez ce que je veux dire ? Rien n'est jamais acquis. Et que ce n'est pas de la modestie, mais c'est mon travail. C'est normal, c'est la moindre des choses.
Est-ce qu'il y a une part de pudeur ?
Peut-être aussi. Mais c'est la moindre des choses. Je suis un artisan.
Vous avez vécu 11 ans avec Emmanuelle Béart qui, comme tout le monde le sait, est une artiste très engagée. Et vous, de votre côté, on ne vous entend jamais parler de vos opinions personnelles, notamment au niveau politique...
Si, quand on me le demande. Mais je pense que, de plus en plus, il est inutile de mélanger les torchons et les serviettes. Je trouve que la vie est vraiment compliquée pour tout le monde et je respecte au fond les engagements et les choix de chacun, dans la mesure où ces choix n'empiètent pas sur la liberté des autres.

Le mot "respect" revient souvent dans votre vocabulaire...
Oui. Après 40 ans de conscience politique, je pense que la solution viendra d'ailleurs, mais je ne sais pas d'où...
Il paraît qu'après Coluche, Claude Berri avait voulu engager Jacques Villeret ?
Vous avez marqué ce rôle d'une pierre blanche. Comment vous situez-vous par rapport à Rellys, le comédien original ?
Je pense que le succès de "Jean de Florette" et de "Manon des sources" de Claude Berri est plus important que celui de Pagnol. C'est le succès d'un film qui fait sa renommée...
Qu'est-ce qui vous a décidé ?
Le sujet, tout simplement. J'ai toujours pensé que pour mettre en scène, il fallait avoir des trucs à dire. Cette histoire parlait de choses que je connais, et je savais que je pouvais me l'approprier.

Ça vous faisait renouer également avec Ugolin...
Oui, bien sûr. Retrouver la force d'un grand rôle comme ça. Parce qu'il n'y en a pas beaucoup. Au théâtre oui, mais au cinéma non. Il y a des personnages forts, mais qui sont des personnages introvertis. Et aussi, Pagnol, c'est l'assurance d'avoir un grand rôle dans une grande histoire.
(Il s'enflamme) C'est voulu, c'est voulu !! Parce qu'ils se sont vus une fois ! Et quand il lui dit, il plaisante peut-être, mais il le dit. Et ça, ce n'est pas dans le film de Pagnol !
Parce qu'il n'y a plus de stars ! Plus de stars... régionales !
J'y ai pourtant vu Patrick Bosso...
Plus de stars... (il prend un air désolé)

Ah mon fils... c'est ma grande fierté. Et je joue son grand-père dans le film !
Qu'est-ce qu'il en dira plus tard à votre avis ?
Non. Je me suis régalé. Et puis vous savez, maintenant il n'y a plus personne qui m'emmerde ! (Il rit). C'est génial. Parce que je joue, et à la fin on me dit : "alors ?"... "Et bien alors, on passe à autre chose !" (il rit de bon cur).... Et personne ne dit rien, c'est très agréable !
Je dois dire que je me suis senti assez vite à l'aise. Ça fait partie aussi du fait que depuis 40 ans, je vis entouré de caméras. Ce n'est pas comme un premier film... Je ne débarque pas dans un univers que je ne connais pas. Je sais comment ça marche...
Dans deux interviews que vous avez données récemment, vous semblez vous contredire. En effet, dans la première, vous dites que vous n'avez plus rien à apprendre de ce métier et dans la seconde, vous déclarez avoir de plus en plus le trac...

Je suis superstitieux. Mais je pense faire la trilogie de Pagnol (Marius, Fanny, César) l'année prochaine.
Ah oui, oui ! Ça je peux vous le dire. Et le casting auquel je pense... Marie-Anne Chazel, Jean-Pierre Darroussin, Emilie Cazenave... (Il me donne le nom de l'acteur pressenti pour le rôle de Marius, mais me demande de ne pas le révéler, l'intéressé n'ayant pas encore signé le contrat).
Non. Pas tout à fait les mêmes. Parce qu'il y a des emplois différents. Je pense que Fanny, ce n'est pas pareil que Patricia... Je pense qu'après Felipe... il n'y a pas de rôles pour Kad Merad dans "Marius". Ce sont les emplois qui déterminent le casting.
Ah. Ça a commencé dans les années 70, dans un restaurant à Vivario. Mon ami me disait souvent : "viens, viens...". Et je venais souvent en vacances à Porto-Vecchio. Et puis j'ai beaucoup travaillé, j'ai beaucoup voyagé et le temps a passé... Et un jour, j'ai un copain, Maxime le Forestier, qui s'est marié à Erbalunga et qui m'a demandé d'être son témoin. J'y suis allé. Et j'avais oublié comme était la Corse... Et là, j'ai eu un choc. J'ai vendu mon appartement à Paris et acheté ici.
Je dis "tranquille" parce que je vous ai souvent croisé en train de faire vos courses et que personne autour de vous à ce moment là ne vous adresse la parole afin de ne pas vous importuner...

Mais je vous en prie.