EN LIVE AVEC LES STARS !

Publié le par corsu61

Cette catégorie vous permet de découvrir les stars sous leur vrai jour, et non celui qu'elles veulent bien montrer par l'intermédiaire de leur agent, leur attaché de presse, ou leur prestation dans une émission de télévision.

Pour cela, profitant de mon expérience de plusieurs années dans le domaine de l'interview, je vous propose le récapitulatif des rencontres que j'ai pu avoir avec vos acteurs ou actrices préférés, et je vous joins les interviews correspondantes.

Tout vous est relaté, sans fard ni dissimulation, et sans aucune langue de bois. Vous allez découvrir que certaines stars sont loin de l'image que l'on veut donner d'elles, que ce soit en bien ou en mal.

N'hésitez pas à me laisser vos commentaires pour me relater vos impressions.... Alors
, bon voyage de l'autre côté du miroir...

Aujourd'hui :

EN LIVE AVEC LES STARS !

Nul besoin de présenter une des stars françaises préférées des français. Cet immense comédien au talent indiscutable m'a fait l'honneur de m'accorder une interview dans un grand hôtel/restaurant de la baie de Porto-Vecchio. Présent sur l'île (à l'excellente cinémathèque de Corse) pour y présenter son dernier film, "La fille du puisatier" (la critique du film est disponible sur ce site), il se présente donc à 13 heures afin que nous partagions un déjeuner de presse. Pendant le repas, il se montre attentif, relativement discret, mais littéralement passionné par son métier.

Il ne refuse aucune photo et pose volontiers pour la presse. Souriant, il fait face aux questions qui fusent tout le long du repas.
Ce dernier achevé, nous nous rendons à l'extérieur du restaurant afin de réaliser l'interview. Son producteur m'indique alors de ne pas nous éterniser car Daniel voudrait bien faire une petite sieste après...
 
 
Daniel Auteuil, bonjour. Heureux de vous rencontrer de nouveau sur notre île (il habite dans la région de Bonifacio et je l'ai déjà fréquemment croisé dans un supermarché)

Heureux d'être là.

Vous êtes un enfant du soleil...

  Je suis effectivement né à Alger. Mes parents sont avignonnais mais m'ont fait naître à Alger car ils faisaient du théâtre, de l'opérette et de l'opéra. Mais j'ai passé toute mon enfance et mon adolescence en Provence jusqu'à ce que je parte à Paris.
 
 Vous vous êtes fait connaître du grand public en 1980 avec "Les sous-doués". Mais peu de gens savent qu'un an auparavant, vous avez reçu le prix "Gérard Philippe" pour "Le coup du chapeau" avec François Périer. Alors la question se pose : votre grand amour, c'est le théâtre ou le cinéma ?

L'histoire de ma vie, c'est malgré tout le cinéma. Le théâtre, c'est d'où je viens mais ce qui a rendu ma vie passionnante, enrichissante, qui m'a fait voyager, découvrir des gens et qui m'a donné une vie agréable, c'est le cinéma.
 
Vous alternez toujours comédie et drame avec succès. Vers quel genre vous orienteriez-vous le plus ? Je prends pour exemple le film "Donnant donnant" devant lequel je me suis régalé...
 
Oui ? Et bien vous êtes un des seuls ! (Il rit). En tout cas, dans ce film, j'étais en toute liberté. J'ai eu du plaisir à jouer les situations loufoques, folles... Je dirais que plutôt qu'un genre ou un autre, c'est l'amour des textes qui me motive. Leur profondeur...


 
J'ai vu récemment une interview dirigée par Laurent Weil pour Canal+. De mon avis personnel, je vous ai trouvé assez détaché d'une certaine flatterie qui existe lors de beaucoup d'interviews. Vous semblez assez hermétique aux compliments... Dites moi si je me trompe...
 
(Il hésite)... Oui. C'est... euh... C'est à cause de la lucidité.
 
C'est à dire ?
 
C'est à dire qu'être lucide empêche de succomber à la flatterie, aux compliments. Tant mieux, merci, ça me fait plaisir sur le coup, mais de toute façon il faudra recommencer, c'est sans fin vous voyez ce que je veux dire ? Rien n'est jamais acquis. Et que ce n'est pas de la modestie, mais c'est mon travail. C'est normal, c'est la moindre des choses.

Est-ce qu'il y a une part de pudeur ?

Peut-être aussi. Mais c'est la moindre des choses. Je suis un artisan.

Vous avez vécu 11 ans avec Emmanuelle Béart qui, comme tout le monde le sait, est une artiste très engagée. Et vous, de votre côté, on ne vous entend jamais parler de vos opinions personnelles, notamment au niveau politique...

Si, quand on me le demande. Mais je pense que, de plus en plus, il est inutile de mélanger les torchons et les serviettes. Je trouve que la vie est vraiment compliquée pour tout le monde et je respecte au fond les engagements et les choix de chacun, dans la mesure où ces choix n'empiètent pas sur la liberté des autres.



Le mot "respect" revient souvent dans votre vocabulaire...

Oui. Après 40 ans de conscience politique, je pense que la solution viendra d'ailleurs, mais je ne sais pas d'où...

 

Revenons au cinéma. "Manon des Sources" a été un tournant capital dans votre carrière. Comment avez-vous obtenu le rôle d'Ugolin ?

 

S'ils m'ont pris, c'est à cause de mes racines. Parce qu'à un moment donné, quand Coluche ne veut plus faire le film, ils se mettent à chercher un comédien du midi. Et moi, à l'époque, je suis complètement out...
 

Il paraît qu'après Coluche, Claude Berri avait voulu engager Jacques Villeret ?

 

Oui, c'est vrai. Et c'est Montand qui n'a pas voulu. En pensant qu'il avait déjà fait couple avec lui dans "Garçon", et qu'il fallait un mec rapide en face...

Vous avez marqué ce rôle d'une pierre blanche. Comment vous situez-vous par rapport à Rellys, le comédien original ?

Je pense que le succès de "Jean de Florette" et de "Manon des sources" de Claude Berri est plus important que celui de Pagnol. C'est le succès d'un film qui fait sa renommée...
 
Pourquoi adapter "La fille du puisatier" ?
 
 Depuis une dizaine d'années, je recherche autour de Pagnol. J'aimerais faire "La femme du boulanger"... Mais je ne peux pas parce que c'est un Pagnol adapté d'un Giono. Et on ne peut pas avoir les droits. Jacqueline Pagnol me dit alors : "Puisque tu ne peux pas avoir "la femme du boulanger", tu devrais relire "La fille du puisatier". Je l'ai relu et j'ai eu envie de le faire. Comme metteur en scène, je me suis jeté à l'eau car depuis quelques années, j'avais envie d'y passer.

 Qu'est-ce qui vous a décidé ?

Le sujet, tout simplement. J'ai toujours pensé que pour mettre en scène, il fallait avoir des trucs à dire. Cette histoire parlait de choses que je connais, et je savais que je pouvais me l'approprier.

 
 
 

Ça vous faisait renouer également avec Ugolin...

 

Oui, bien sûr. Retrouver la force d'un grand rôle comme ça. Parce qu'il n'y en a pas beaucoup. Au théâtre oui, mais au cinéma non. Il y a des personnages forts, mais qui sont des personnages introvertis. Et aussi, Pagnol, c'est l'assurance d'avoir un grand rôle dans une grande histoire.
 

Hormis votre prestation qui est à la hauteur de nos espérances, celle de Nicolas Duvauchelle dans "La fille du puisatier" est absolument remarquable. Il apporte une espèce de charme ambigu qui, en plus, est naturel...

 

Oui, c'est ça que je voulais. Il a un côté fils de bonne famille... Et puis il apporte une certaine modernité.

 

Parce que même à la fin, quand il déclare à Patricia qu'il l'aime, on en doute encore...


(Il s'enflamme) C'est voulu, c'est voulu !! Parce qu'ils se sont vus une fois ! Et quand il lui dit, il plaisante peut-être, mais il le dit. Et ça, ce n'est pas dans le film de Pagnol !
 

Par contre, j'ai une question qui concerne votre casting... Pourquoi avoir engagé des acteurs parisiens qui se voient donc obligés de prendre l'accent provençal ? Pourquoi ne pas engager directement des acteurs du midi ?

Parce qu'il n'y a plus de stars ! Plus de stars... régionales !

J'y ai pourtant vu Patrick Bosso...

Plus de stars... (il prend un air désolé)

 

Et le fait d'avoir pris votre propre fils pour jouer le rôle du bébé de Patricia ?

Ah mon fils... c'est ma grande fierté. Et je joue son grand-père dans le film !

Qu'est-ce qu'il en dira plus tard à votre avis ?
 
Pffff... J'en sais rien de ce qu'il dira... J'espère qu'un jour il me dira (il imite l'accent corse) : "Papa, passe moi la clé du 4x4 !"... (il rit aux éclats). Parce qu'il ne faut pas oublier qu'il a du sang corse par sa mère !
 
La double casquette acteur/metteur en scène n'était pas trop lourde à porter ?

Non. Je me suis régalé. Et puis vous savez, maintenant il n'y a plus personne qui m'emmerde ! (Il rit). C'est génial. Parce que je joue, et à la fin on me dit : "alors ?"... "Et bien alors, on passe à autre chose !" (il rit de bon cœur).... Et personne ne dit rien, c'est très agréable !

 

Vous vous sentez totalement à l'aise derrière la caméra ?

Je dois dire que je me suis senti assez vite à l'aise. Ça fait partie aussi du fait que depuis 40 ans, je vis entouré de caméras. Ce n'est pas comme un premier film... Je ne débarque pas dans un univers que je ne connais pas. Je sais comment ça marche...

Dans deux interviews que vous avez données récemment, vous semblez vous contredire. En effet, dans la première, vous dites que vous n'avez plus rien à apprendre de ce métier et dans la seconde, vous déclarez avoir de plus en plus le trac...

 

Ah mais ça n'empêche pas ! Si vous voulez, le fait d'avoir envie de raconter une histoire de son propre point de vue, c'est à dire de ne dépendre de personne, c'est une force mais ça n'enlève pas la peur. Et le fait de faire ce métier depuis si longtemps et de le maîtriser n'enlève pas la peur... Le trac, je l'avais notamment le week-end quand je m'arrêtais parce que dans l'action, j'étais rassuré... Pourquoi ? Parce que les choses se faisaient. (il réfléchit)... Non, ce n'est pas antinomique.

 

Vous restez assez secret concernant votre avenir de réalisateur...

Je suis superstitieux. Mais je pense faire la trilogie de Pagnol (Marius, Fanny, César) l'année prochaine.

 

Ah. Bonne info. Et avec quel casting ? Vous tiendrez toujours un des rôles ?

Ah oui, oui ! Ça je peux vous le dire. Et le casting auquel je pense... Marie-Anne Chazel, Jean-Pierre Darroussin, Emilie Cazenave... (Il me donne le nom de l'acteur pressenti pour le rôle de Marius, mais me demande de ne pas le révéler, l'intéressé n'ayant pas encore signé le contrat).

 

Les mêmes que dans "La fille du puisatier" ?

Non. Pas tout à fait les mêmes. Parce qu'il y a des emplois différents. Je pense que Fanny, ce n'est pas pareil que Patricia... Je pense qu'après Felipe... il n'y a pas de rôles pour Kad Merad dans "Marius". Ce sont les emplois qui déterminent le casting.

 

Parlons de votre amour de la Corse...

Ah. Ça a commencé dans les années 70, dans un restaurant à Vivario. Mon ami me disait souvent : "viens, viens...". Et je venais souvent en vacances à Porto-Vecchio. Et puis j'ai beaucoup travaillé, j'ai beaucoup voyagé et le temps a passé... Et un jour, j'ai un copain, Maxime le Forestier, qui s'est marié à Erbalunga et qui m'a demandé d'être son témoin. J'y suis allé. Et j'avais oublié comme était la Corse... Et là, j'ai eu un choc. J'ai vendu mon appartement à Paris et acheté ici.
 
C'est dû également au fait que vous soyez tranquille ici ?

 

Non par nécessairement. Je me sens chez moi, tout simplement.

Je dis "tranquille" parce que je vous ai souvent croisé en train de faire vos courses et que personne autour de vous à ce moment là ne vous adresse la parole afin de ne pas vous importuner...
 
Et bien c'est dommage ! (il rit)

 

En tout cas, merci beaucoup de m'avoir reçu.

Mais je vous en prie.


 

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C
Merci beaucoup de ton intérêt Bond..
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B
J'ai hate de lire les interviews qui suivront.
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C
Merci à tous pour vos compliments qui me vont droit au coeur.. Je vous réserve d'autres interviews à venir qui risquent de vous surprendre...
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E
Je viens sur votre blog, via Pialilia. Votre interview est vraiment bien faite, très riche d’informations ; mieux, à mon humble avis, que celles réalisées par des journalistes pour la télé… Donc félicitations ! Et je tiens à dire que j’ai vu le film et l’ai trouvé tout simplement superbe, bouleversant, grâce, incontestablement à la prestation magnifique de Daniel Auteuil qui sait nous émouvoir aussi bien dans le rire que dans les larmes. Les autres acteurs ont aussi bien leur place, et j’ai bien apprécié le charmant Nicolas Duvauchelle. Bien sûr, attachée particulièrement à cette région de Provence où j’habite, j’ai aimé tout le contexte environnemental du film. En tout cas, l’histoire est tellement bien rendue avec des textes simples mais si justes et si vrais que même si on n’habite pas le sud, on ne peut qu’être touché par cette histoire.
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B
Une interview vraiment très intéressante! Merci et félicitations
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